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Projections

Ellipses, une conversation avec Omar Amiralay

20.11.21 >04.12.21

Informations
Du samedi 20 novembre au samedi 4 décembre,
au Narcissio, 16 rue Parmentier, Nice (gare Valrose)

Film projeté les jeudi, vendredi et samedi de 17h00 à 19h00
dans le cadre du festival OVNI
VF sous-titrée en anglais
Entrée libre et gratuite

La résidence
ACROSS #33

Ellipses, une conversation avec Omar Amiralay est un projet de Sandra Iché coréalisé avec Nesrine Khodr, avec la collaboration de Lorde Selys et Pascale Schaer, où se répondent des images d’oeuvres du réalisateur Omar Amiralay, figure majeure de la Nouvelle vague syrienne des années 70, et des extraits d’entretiens qu’il a donnés quelques semaines avant sa disparition suivant un protocole fictionnel simple : “Nous sommes en 2030 et depuis 2030, nous nous souvenons d’aujourd’hui (en 2011)”.

Jouant des frontières entre documentaire, performance et fiction, alternant manoeuvres temporelles parfois cyniques, parfois pleines d’humour et d’imagination, il s’agit là de faire du souvenir – lieu habituel de la nostalgie – un outil de remise en jeu du présent. Jusqu’à ce que ces fantasmes autour d’anachronismes et de projections vers le futur, se révèlent visionnaires…

La résidence ACROSS #33 d’Amanda Abi Khalil portée par thankyouforcoming s’inscrit dans la "résidence nomade" organisée par Arts en résidence – Réseau national avec le soutien de l’Ambassade de France au Liban/SCAC et du programme NAFAS – 100 résidences d’artistes libanais en France, co-financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère de la Culture.

La projection curatée par Amanda Abi Khalil et organisée au Narcissio par thankyouforcoming bénéficie de l’aide à la mobilité dans le cadre du programme PARI!, soutenu par le ministère de la Culture, l’Institut français et coordonné par On the Move.
Elle est inscrite au programme du festival OVNI.

Présentation du film d’artiste « Ellipses, une conversation avec Omar Amiralay » (VF, sous-titré en anglais, 44′)
Sandra Iché a interviewé Omar Amiralay (1944 – 2011), figure majeure de la Nouvelle vague syrienne des années 70, le 3 janvier 2011 à Beyrouth, dans le cadre d’une série d’entretiens réalisée avec d’anciens rédacteurs ou compagnons de route de L’Orient-Express, magazine beyrouthin francophone des années 1990. Ces entretiens proposaient un enjambement chronologique, un déplacement imaginaire, pour faire du souvenir, lieu habituel de la nostalgie, un outil de remise en jeu du présent.
La règle du jeu, transmise par l’artiste et chercheuse Manuela Zechner, était la suivante : “Nous sommes en 2030 et depuis 2030, nous nous souvenons d’aujourd’hui (en 2011)”.

De cette série d’entretiens, ont pris forme plusieurs travaux artistiques, dont ce triptyque, Ellipses, une conversation avec Omar Amiralay mêlant cette conversation avec des extraits de certains des films d’Omar Amiralay. « La seule chose qui permet de résister face à la bêtise, c’est la folie », répond en conclusion Omar Amiralay en fixant l’objectif d’un œil malicieux.

Le film diffusé au Narcissio dans le cadre du festival OVNI est l’adaptation d’un travail initialement présenté sous la forme d’une installation vidéo pour trois écrans.

Contextualisation par Amanda Abi Khalil, dans le cadre du festival OVNI dont le fil rouge 2021 est « A lion in my room »
Aujourd’hui, le Liban vit une des crises humanitaires des plus effroyables au monde. La dévaluation de la monnaie locale, la confiscation des comptes courants des Libanais·es, la pénurie de médicaments, d’essence et l’obscurité dans laquelle plonge le pays (littéralement et sur le point de vue politique) ces deux dernières années, participent d’une catastrophe à laquelle l’explosion de 3000 tonnes de Nitrate d’Ammonium sur le port de Beyrouth – et n’oublions pas la pandémie du Covid 19 – se sont rajoutées. La survie au jour le jour constitue la réalité de la vie au Liban en ce moment.

Cette proposition d’Amanda Abi Khalil (TAP : Temporary Art Platform target:blank) dans le cadre de la résidence ACROSS #33 de thankyouforcoming sur la Côte d’Azur est une démarche de soutien et de communication à /sur la situation. Donner à voir Ellipses, un travail vidéo de Sandra Iché en collaboration avec Nesrine Khodr, jouant des frontières entre le documentaire, la performance et la fiction, c’est brouiller les pistes de lecture tout comme propose de le faire l’oeuvre avec les anachronismes et les projections vers le futur : des manoeuvres temporelles parfois cyniques, parfois pleines d’humour et d’imagination. La figure illustre du cinéma Syrien indépendant Omar Amiralay, tel le roi de la savane, décrit des images fantasmées en 2011 pour 2030. Ironie du sort, beaucoup d’entres elles se révèlent visionnaires…

Biographie des artistes-réalisatrices
Sandra Iché a étudié l’histoire et les sciences politiques avant de devenir artiste chorégraphique (formation à P.A.R.T.S 2004-2006 et interprète permanente de la Compagnie Maguy Marin/Centre Chorégraphique National de Rillieux-La-Pape 2006-2010).
Elle mène ses activités d’auteure et d’interprète (performances, conférences, interviews, publications, etc.) à travers l’association Wagons Libres, questionnant les modalités de « fabrication » de l’Histoire, de sa mise en récit. Entre 2010 et 2012, elle se consacre à la mise en scène de Wagons Libres : usant d’un protocole de conversation dit « des archives du futur », le spectacle revisite l’histoire contemporaine libanaise et plus largement le fonctionnement de nos mémoires. En 2013, elle est lauréate du programme « Hors les murs » de l’Institut français. Entre 2012 et 2014, elle coréalise Variations orientalistes avec quatre collaborateurs (Mary Chebbah, Renaud Golo, Pascale Schaer, Vincent Weber), qui ne sont jamais allés au Liban dans la « vraie » vie, et auxquels elle a proposé de venir sur scène raconter leur voyage au Liban : dispositif critique de fiction par lequel sont revisités nos « orientalismes » contemporains.
Sandra Iché vit entre Beyrouth, où elle co-fonde Mansion, maison collective d’artistes, d’activistes et de chercheurs, et Lyon. Ici elle est membre fondatrice de LIEUES, espace expérimental de recherche et de création artistique, et de rodéo, revue pluridisciplinaire, plateforme de rencontres entre pratiques académiques et artistiques. Elle travaille à un projet de recherche et de création sur ce qui fonde nos orientations politiques : de quel « être au monde » sont-elles la manifestation ? dans quelles histoires s’enracinent-elles ? de quelles manières en hérite-t-on ?

Nesrine Khodr vit à Beyrouth. Elle a étudié l’Histoire à l’Université Américaine de Beyrouth et le cinéma à l’Université d’Edinburgh. Elle participe à la résidence d’artistes Rijks Akademie van Beeldende Kunsten in Amsterdam en 2003-2004. Sa pratique mêle films, performances et installations. Ses dernières installations vidéos Tahrik’’ et Extended Sea’ ont respectivement été présentées au Beirut Art Center pour la première et la Biennale de Sharjah 13 ainsi qu’à la 68e édition de la Berlinale dans le contexte de Expanded Forum pour la deuxième.