TAP : Temporary Art Platform target:blank) dans le cadre de la résidence ACROSS #33 de thankyouforcoming sur la Côte d’Azur est une démarche de soutien et de communication à /sur la situation. Donner à voir Ellipses, un travail vidéo de Sandra Iché en collaboration avec Nesrine Khodr, jouant des frontières entre le documentaire, la performance et la fiction, c’est brouiller les pistes de lecture tout comme propose de le faire l’oeuvre avec les anachronismes et les projections vers le futur : des manoeuvres temporelles parfois cyniques, parfois pleines d’humour et d’imagination. La figure illustre du cinéma Syrien indépendant Omar Amiralay, tel le roi de la savane, décrit des images fantasmées en 2011 pour 2030. Ironie du sort, beaucoup d’entres elles se révèlent visionnaires…
Biographie des artistes-réalisatrices
Sandra Iché a étudié l’histoire et les sciences politiques avant de devenir artiste chorégraphique (formation à P.A.R.T.S 2004-2006 et interprète permanente de la Compagnie Maguy Marin/Centre Chorégraphique National de Rillieux-La-Pape 2006-2010).
Elle mène ses activités d’auteure et d’interprète (performances, conférences, interviews, publications, etc.) à travers l’association Wagons Libres, questionnant les modalités de « fabrication » de l’Histoire, de sa mise en récit. Entre 2010 et 2012, elle se consacre à la mise en scène de Wagons Libres : usant d’un protocole de conversation dit « des archives du futur », le spectacle revisite l’histoire contemporaine libanaise et plus largement le fonctionnement de nos mémoires. En 2013, elle est lauréate du programme « Hors les murs » de l’Institut français. Entre 2012 et 2014, elle coréalise Variations orientalistes avec quatre collaborateurs (Mary Chebbah, Renaud Golo, Pascale Schaer, Vincent Weber), qui ne sont jamais allés au Liban dans la « vraie » vie, et auxquels elle a proposé de venir sur scène raconter leur voyage au Liban : dispositif critique de fiction par lequel sont revisités nos « orientalismes » contemporains.
Sandra Iché vit entre Beyrouth, où elle co-fonde Mansion, maison collective d’artistes, d’activistes et de chercheurs, et Lyon. Ici elle est membre fondatrice de LIEUES, espace expérimental de recherche et de création artistique, et de rodéo, revue pluridisciplinaire, plateforme de rencontres entre pratiques académiques et artistiques. Elle travaille à un projet de recherche et de création sur ce qui fonde nos orientations politiques : de quel « être au monde » sont-elles la manifestation ? dans quelles histoires s’enracinent-elles ? de quelles manières en hérite-t-on ?
Nesrine Khodr vit à Beyrouth. Elle a étudié l’Histoire à l’Université Américaine de Beyrouth et le cinéma à l’Université d’Edinburgh. Elle participe à la résidence d’artistes Rijks Akademie van Beeldende Kunsten in Amsterdam en 2003-2004. Sa pratique mêle films, performances et installations. Ses dernières installations vidéos Tahrik’’ et Extended Sea’ ont respectivement été présentées au Beirut Art Center pour la première et la Biennale de Sharjah 13 ainsi qu’à la 68e édition de la Berlinale dans le contexte de Expanded Forum pour la deuxième.